La voilà, oui, la journée tant attendue approche puisqu'il ne reste que 2 jours avant d'enfiler le gilet, monter la canne, fixer son train de mouche et ......  ce sera parti pour une nouvelle saison de pêche de la truite.

Je ne sais pas combien d'ouvertures j'ai pu faire mais cela commence à compter!!!

Je me rappelle les premières lorsque j'étais enfant et que l'ouverture de la seconde catégorie existait encore. Mon père avait un terrain sur le bord de la rivière et toute la semaine précédent l'ouverture, nous allions "appâter". Il fabriquait avec de la terre de taupinière, du blé et de l'amorce je ne sais quelle mixture qui était pour moi sensé rassembler tous les poissons de la rivière sur notre coup.  Chaque soir, après le travail et l'école nous allions jeter ces boules de la taille d'une pétanque.

La nuit du vendredi au samedi était agitée mais il n'y avait pas de fainéant pour se lever. J'ai encore en tête l'odeur de ce petit déjeuner particulier, je vois encore mon père préparer "le casse-croûte" souvent à base de pâté de campagne et de cornichon. 

Avant de partir, pour nous éviter les piqûres d'aoûtat, il nous badigeonnait de vinaigre et c'était le départ.

Après avoir sorti les cannes et le matériel, nous avions en charge de surveiller nos cannes à gardons et assurions ce rôle avec sérieux..... jusqu'au casse-croûte de 9h. Ensuite, la partie de foot commençait dans la prairie. 

Je n'ai pas de souvenir de grosses prises mais de quelques brochets, carpes et surtout grosses brèmes qui ponctuaient la matinée. 

Je me souviens également de notre voisin de prairie, Mr Guitton  je crois, il était le spécialiste de la pêche des "plateaux (brèmes).

Ensuite? Et bien je me suis mis à lire "La Pêche et les Poissons" avec les éditos de Daniel Maury, et les fameuses nouvelles d'Henri Limouzin que je dévorais tous les mois : Dans la musette à Mathieu. Je les ai lu et relu et elles m'ont fait rêver!!!

Pendant les vacances, en semaine, mon père nous déposait, mon frère et moi au bord de la rivière et nous passions l'après midi à pêcher l'anguille au vers de terre.  Les cannes étaient munies d'une clochette pincée sur l'anneau de tête. Ou bien encore, nous passions la journée au "deversoir" à pêcher les "petits" à la mousse, à s'essayer à la cuillère. 

Et puis après une petite trêve entre 12 et 16 ans, j'ai repris la pêche avec les potes, plus souvent les soirs de printemps et d'été au vif... soirées mémorables!!!!

A la même époque, mon père m'a initié à la pêche au toc dans les petits ruisseaux et ça a été le déclic. Je ressens encore entre mes doigts de la main gauche les tapes de la truite qui s'était saisie de mon vers- le lieu? Facile; la buse sur la route de St Laurent.......

Voilà, voilà comment je suis devenu pêcheur et voilà qu'une nouvelle saison s'annonce et que, comme chaque année, je trépigne d'impatience à quelques heures (je suis optimiste... ) du coup d'envoi d'une nouvelle partie!